Émilie Tavernier-Gamelin
Venir en aide aux démunis
Toute la vie d’Émilie Tavernier-Gamelin est marquée par l’aide aux personnes seules et délaissées. Son enfance est frappée par plusieurs deuils successifs : neuf de ses frères et sœurs ne parviendront pas à l’âge adulte. Orpheline à 14 ans, elle est alors chargée de prendre soin d’une tante et d’un frère.
En 1823, elle épouse Jean-Baptiste Gamelin; les trois garçons nés de ce mariage décèdent en bas âge. Moins de cinq ans après cette union, Émilie Tavernier-Gamelin se retrouve veuve à l’âge de 27 ans. Elle s’investit alors dans des œuvres de charité, et l’année qui suit, elle adhère à la Confrérie du bien public, à la Société des Dames de charité et à la Confrérie de la Sainte-Famille.
Alors qu’elle fait des visites à domicile, Émilie Tavernier-Gamelin est touchée par la détresse des femmes âgées, malades ou infirmes, dépourvues des moindres ressources. En 1830, elle ouvre un premier refuge pour femmes seules, qui deviendra rapidement exigu et qui sera déménagé dans un nouvel immeuble. Plus tard, un don d’Antoine-Olivier Berthelet, un important homme d’affaires et philanthrope montréalais, permet l’acquisition d’une autre maison, en 1836. Elle se situe au coin des rues Sainte-Catherine et Lacroix, aujourd’hui la rue Saint-Hubert. Émilie Gamelin est ainsi en mesure de mieux servir les gens dans le besoin.
En 1841, l’Asile de la Providence, bordé des rues Sainte-Catherine, Lacroix et Mignonne (aujourd’hui le boulevard de Maisonneuve), ouvre ses portes. Émilie Gamelin qui prononcera ses vœux religieux quelques années plus tard, en assure la direction. En 1843, elle est nommée Supérieure générale de la nouvelle Congrégation des Sœurs de la Providence.
Durant les années qui suivent, la Congrégation se développe et met sur pied de nombreuses œuvres de charité, notamment l’hospice Saint-Joseph, la maison et l’asile Longue-Pointe (aussi nommé asile Saint-Jean-de-Dieu), la maison La Prairie, le couvent de l’Industrie ainsi qu’un centre de soins pour les personnes atteintes de maladies mentales. Mère Gamelin, véritable pionnière de l’aide aux plus démunis, a ouvert la porte aux instituts caritatifs fondés par la suite.