Marie Gérin-Lajoie
Pionnière de l’action sociale
Pionnière du service social au Québec, Marie Gérin-Lajoie devient, en 1911, la première bachelière ès arts d’une institution canadienne-française, l’École d’enseignement supérieur. Au cours de ses études, elle s’intéresse déjà aux questions sociales. Par l’entremise de cercles d’étude, de conférences, d’articles et de publications diverses, elle diffuse le plus largement possible l’enseignement qu’elle reçoit. Pour Marie Gérin-Lajoie, aucun savoir n’est trop compliqué pour être transmis. De par son instruction, elle se sent une responsabilité envers les moins favorisés : « Les élites, ce sont celles qui servent les autres », a-t-elle l’habitude de dire.
Marie Gérin-Lajoie veut aller plus loin dans l’action sociale, elle désire agir sur les causes des inégalités afin de les éliminer. C’est dans cet esprit qu’elle fonde, en 1923, l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal, une communauté religieuse qui cherche à outiller les pauvres pour qu’ils puissent enrayer les facteurs à l’origine de leur misère. Elle s’entoure alors de femmes qui partagent son idéal afin de travailler à la promotion des droits des femmes et des familles, et à l’amélioration des conditions de vie de tous.
Au sein de sa communauté, sœur Marie Gérin-Lajoie fonde des centres sociaux qui offrent des services et des ateliers de formation populaire visant l’amélioration de la qualité de vie en milieu ouvrier. L’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil organise également des œuvres de loisirs pour les enfants : terrains de jeux et camps de vacances. En 1947, un centre social d’aide aux immigrants voit le jour.
Pour la fondatrice des Sœurs du Bon-Conseil, la formation en service social est essentielle à l’efficacité du travail social. En 1939, elle fonde l’École de Service Social qui sera intégré, en 1940, à l’Université de Montréal. Femme d’action, sœur Marie Gérin-Lajoie a doté les milieux populaires d’outils indispensables à la solidarité sociale.