Véronique Leduc
Déjouer les normes, favoriser la justice sociale
Menant de front action et réflexion, Véronique Leduc est particulièrement engagée auprès des populations marginalisées. À titre de présidente de Stella de 2009 à 2013, elle participe à la mission de l’organisme : défendre les droits des travailleuses et des travailleurs du sexe et aider à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
L’engagement de Véronique Leduc prend racine dans son implication active dans le mouvement étudiant, principalement au collège de Maisonneuve où elle a été coordonnatrice de l’association étudiante. Inspirée par diverses rencontres dans le cadre d’un voyage en Europe de l’Est, Véronique Leduc réalise que c’est par l’arrimage entre l’artistique et le politique qu’elle souhaite poursuivre son engagement. C’est dans cette perspective, qu’à son retour en 2003, elle intègre le collectif Les Lucioles. Ce groupe de jeunes vidéastes amateurs s’approprie l’art de la vidéo afin d’aborder des sujets à portée sociale. Leur slogan : Ce que la télé n’osera jamais diffuser. Avec d’autres, elle s’implique un peu plus tard dans le collectif Les Panthères roses, un groupe queer radical qui remet en question l’hétéronormativité, c’est-à-dire une domination des normes hétérosexuelles et, par le fait même, l’organisation sociale qu’elle implique. Par leurs interventions, le groupe tend à mettre en lumière une autre vision des rapports sociaux de genres et vise à « ébranler des systèmes de pouvoir ».
Actuellement professeure au département de communication sociale et publique à l’UQÀM, Véronique Leduc consacre ses recherches à la communauté sourde. Elle-même sourde oraliste, elle désire entreprendre une réflexion et des actions revendicatrices au regard de ces questions. En 2021, elle reçoit la Médaille du service méritoire, remise par la gouverneure générale du Canada, pour souligner son combat contre l’exclusion sociale ainsi que son travail à titre de première professeure d’université sourde au Québec.